Marxisme économique
Le marxisme économique sert à désigner les travaux de Karl Marx sur l'économie politique, et par extension les théories qui s'en sont inspirées.
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Le marxisme économique sert à désigner les travaux de Karl Marx sur l'économie politique, et par extension les théories qui s'en sont inspirées.
À proprement parler, au sein du marxisme économique, il faut faire la distinction entre l'économie marxienne dont les représentants se revendiquent directement de la pensée de Marx, l'économie marxiste, qui appuie sa réflexion sur le marxisme, et enfin les rédigés économiques de Marx. Pour désigner le marxisme économique, on parle alors suivant les cas de l'économie marxienne, de l'économie marxiste, de l'économie politique marxiste, de la science économique marxiste, de la théorie économique de Marx, des rédigés économiques de Marx, de l'économie politique de Marx, etc.
Présentation des rédigés économiques de Marx
Conception matérialiste de l'histoire
La conception matérialiste de l'histoire, inspirée du matérialisme de Ludwig Feuerbach (quelquefois désignée par l'expression «matérialisme historique», et originellement nommée par Marx «nouveau matérialisme»), s'applique à l'étude de la vie sociale, à l'étude de la société, à l'étude de l'histoire de la société. Les principaux points sont les suivants.
Les hommes font leur propre histoire, mais sur la base de conditions données, héritées du passé. Parmi celles-ci, les conditions de la reproduction matérielle de la société sont déterminantes.
D'autre part, l'histoire humaine ne suit pas comme dans le positivisme comtien un déroulement linéaire vers le progrès. Marx s'inspire de Hegel, qui considère que le devenir de toute réalité se comprend dans la triade suivante : l'affirmation (la thèse), la négation (l'antithèse), et la négation de la négation (la synthèse). Cependant, si pour Hegel cette évolution se déduit de la nature de l'Esprit, pour Marx elle s'inscrit dans l'évolution de l'activité humaine. Aussi est-il amené à penser que les conditions économiques et matérielles déterminent l'anatomie d'une société. Et ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine la réalité, mais c'est la réalité sociale qui détermine leur conscience.
Nous retrouvons par conséquent l'idée d'Auguste Comte selon laquelle l'Esprit est déterminé par des conditions historiques et sociales. Mais, à l'endroit où Marx se démarque de Comte, c'est qu'il essaie de faire reposer cette idée sur une base scientifique et matérielle. Il rattache en effet la conscience à un mode de production, ensemble composé d'une infrastructure (nature des forces productives comme les outils et le travail, et rapports techniques et sociaux de travail) et de la superstructure (religion, Droit, morale, idéologies, science, ... )
Pour Marx, l'évolution de la pensée et de la société humaine, suit par conséquent une course dialectique. Plusieurs modes de productions (féodalisme, esclavagisme, capitalisme... ) se succèdent. Chaque mode se heurtant à un moment donné aux contradictions entre les institutions et les forces productives, qui trouvent leur résolution dans le mode qui leur succède.
À terme, ces contradictions doivent, par l'action consciente de l'Humanité (et du prolétariat surtout), se réconcilier dans une synthèse : le communisme.
Racines du marxisme économique
Marx effectue une synthèse entre quatre grands courants économiques.
- La pensée socialiste française. À la manière de Comte, Marx pense qu'il faut découvrir des lois socio-économiques historiques. De même, comme Saint-Simon qui considérait qu'il existe un clivage entre la classe des producteurs et la classe des oisifs (bourgeois, militaires, juristes, ... ) au fondement historique de l'ensemble des antagonismes de classe (antinomie qu'il voulait résoudre en soumettant la société à l'intérêt des producteurs, ce qui n'exclurait pas la «dictature du prolétariat»), Marx observe que la société est divisée en plusieurs classes sociales, les deux principales étant la bourgeoisie et le prolétariat. Bien sûr, il y a de nombreuses nuances entre la philosophie marxiste et la philosophie sociale de Saint-Simon. Mais dans l'ensemble des cas, le communisme vers lequel doit tendre la société est pour une grande part inspiré des penseurs utopistes français. Marx pense que la société doit se diriger vers l'abolition de la propriété privée et l'appropriation des moyens de production par les travailleurs.
- L'économie politique Classique, avec la théorie économique de la valeur-travail de David Ricardo.
- La théorie du circuit qu'il emprunte aux physiocrates.
- La théorie de la plus-value et de l'exploitation qu'il emprunte à Pierre Joseph Proudhon.
Principe de l'exploitation
Étudiant le mode de production capitaliste, Marx considère qu'il révèle une opposition entre deux classes sociales (quoiqu'il puisse y avoir d'autres classes) : la classe bourgeoise qui détient le capital, et la classe prolétarienne, qui ne dispose que de son travail (de sa force de travail, serait plus juste, car c'est plutôt le capitaliste qui dispose du travail de l'ouvrier). S'inspirant de l'idée d'exploitation des travailleurs lancée par Proudhon, mais aussi de la pensée ricardienne qui ramène la valeur économique à la valeur-travail, Marx pense que le capitaliste exploite le travailleur en lui subtilisant une plus-value (c'est le «sur-travail»). En effet le capitaliste ne paye que la valeur de la force de travail. Or la valeur de la force de travail et la valeur que cette force produit sont deux choses différentes. Ce que coûte un ouvrier pour pouvoir travailler et le coût réel de son produit différent beaucoup. Un travailleur produit plus de valeur qu'il ne lui en coûte pour travailler et vivre lui et sa famille. Le capitaliste "profite" de cette différence principale et c'est pourquoi d'ailleurs il est et il devient capitaliste. Dans la valeur du produit il y a ainsi :
- la valeur des moyens de production consommés dans la fabrication du produit;
- la valeur du travail payé (constitué par la valeur de la force de travail utilisée, par conséquent le montant des salaires) ;
- et une autre partie du travail apporté par l'ouvrier qui n'est pas payée et qui forme la plus value empochée par le propriétaire des moyens de production qui devient par ce mécanisme un capitaliste.
Il tire de ces fondamentaux une théorie selon laquelle les tendances internes du dispositif capitaliste recèlent des contradictions indépassables qui vont déclencher toujours et de manière récurrente, des crises économiques.
Le mécanisme économique qu'il décrit est le suivant[1].
Circuit économique
Marx emprunte certains éléments de réflexion à Ricardo. Il distingue dans un premier temps, les biens qui sont produits et consommés par le producteur direct (et la communauté dans laquelle il vit) et les "marchandises qui sont produites pour l'échange direct ou le commerce. Par la suite, Marx utilise la distinction entre valeur d'usage d'une marchandise (subjective et variable d'un agent à un autre et qui change aussi avec le développement technique) et valeur d'échange (acceptable par l'ensemble des agents, ceci pour permettre précisément l'échange). Enfin, Marx suppose que "la valeur" d'une marchandise est une donnée objective, fixée par la quantité de travail incorporée en elle , c'est le temps socialement indispensable pour la produire. Elle prend forme ou se réalise grâce à l'échange et apparait comme "valeur d'échange".
Ce qui intéresse Marx, c'est de comprendre la logique qui amène tout d'abord la circulation simple des marchandises et celle du capital ensuite. Si la circulation simple de marchandises M-A-M (échange marchandise-argent et ensuite échange argent-marchandise) où l'argent intervient comme moyen de circulation (moyen d'achat) et fonctionne comme équivalent général, le troc M-M (échange marchandise contre marchandise) est caractérisé par un échange direct de valeurs où l'argent n'est pas indispensable. La circulation M-A-M aboutit à échanger un produit contre un autre par l'intermédiaire de l'argent. L'objectif final de l'échangiste, qui après avoir vendu quelque chose dont il n'a pas besoin, achète la marchandise qu'il désire, c'est de consommer mieux et plus. Par contre la circulation du capital A-M-A renferme en elle un objectif tout autre qui est celui d'acheter des marchandises pour les vendre plus cher. Là l'objectif final n'est pas la consommation mais l'enrichissement, faire avec l'argent plus d'argent, c'est faire du capital. Le capital est le résultat d'un long processus de développement social et n'apparait que à l'endroit où la circulation simple des marchandises est déjà particulièrement développée. Enfin au stade plus évolué le capital s'assujétit la production elle-même pour la transformer en mode de production capitaliste c'est-à-dire produire non seulement des objets d'utilité sociale, des valeurs d'usage mais en particulier des marchandises, des valeurs et par dessus tout de la plus value. Produire de la plus value est l'objectif ultime du mode de production capitaliste. C'est sa raison d'être. Il ne stimule la production que à l'endroit où il y a de la plus value.
Exploitation du travailleur et principe de la plus-value
Marx considère que les capitaux engagés A se décomposent en deux parts : le capital constant c (les machines, les matières premières et les matières auxiliaires) et le capital variable v (les salaires). La valeur de A est par conséquent A = c + v.
Il suppose qui plus est que le capital constant ne apporte aucun surplus au capitaliste, ce n'est que le capital variable qui est source de valeur, et cette valeur est proportionnée au temps de travail social nécessaire à la production de la marchandise. Ce dernier comprend le travail indirect et le travail direct.
L'exploitation des capitalistes s'exprime alors dans le fait que la force de travail utilisée n'est pas payée par le capitaliste au prorata de sa valeur. Le travailleur est payé, dans la logique de l'économie classique, au minimum vital qui permet sa subsistance. Sous la pression d'un chômage permanent, les salaires seront toujours ramenés à long terme vers le salaire minimum. Le capitaliste récupère par conséquent une différence : la plus-value, notée pl. On a donc : A'= c + v + pl. On peut par conséquent définir :
- le taux qui plus est value : pl/v qui exprime le niveau d'exploitation du travailleur.
- le taux de profit : pl/ (c+v) , qui mesure le gain du capitaliste sur le capital engagé.
La valeur produite se répartit alors dans
- Les salaires qui tendent vers le minimum vital
- Les profits, donnés par la somme des plus-values, différence entre le travail total mis en œuvre et le travail indispensable.
- Les intérêts et les rentes. Ils sont reconnus par Marx comme une répartition de second degré prélevés sur les profits. Ils dépendent de facteurs monétaires ou financiers.
Trois possibilités s'offrent aux capitalistes pour accroître la plus value :
- Augmenter la durée du travail (c'est la plus-value absolue).
- Diminuer le temps de travail pour produire l'équivalent du minimum de subsistance (c'est la plus-value relative), en pesant par exemple sur la production agricole, en perfectionnant le progrès technique ou en important de l'étranger - ce qui expliquerait l'impérialisme.
- Produire une quantité de produit plus importante pour un même temps de travail en découvrant une innovation technologique (c'est la plus-value différentielle). Uniquement, quand cette innovation est généralisée, du fait de la concurrence, la plus-value relative disparaît, le prix de vente rejoint le prix de production.
Baisse tendancielle du taux de profit
Marx explique par conséquent la répartition du capital et l'exploitation des travailleurs, mais il lui reste à expliquer la contradiction principale du capitalisme qui conduit à la naissance récurrente de crises.
Il l'explique par le concept de baisse tendancielle du taux de profit. Marx considère que les capitalistes sont tentés d'accroître leurs capacités de production par des innovations technologiques pour obtenir un avantage temporaire sur leurs concurrents, nommé plus-value extra. Il s'ensuit qu'ils substituent des machines à la main d'œuvre, c'est à dire ils substituent du capital constant c à du capital variable v, ce qui a pour conséquence d'augmenter l'intensité capitalistique de la composition organique du capital (proportion de c et v dans le capital). Comme la plus-value est donnée par l'utilisation de travail direct, et que le taux de profit est pl / (c + v) , il vient une baisse tendancielle du taux de profit qui provoque des crises.
Cependant, Marx dit qu'il existe des contre-tendances à cette baisse. Les capitalistes tentent de la compenser en accroissant leur débouchés (impérialisme), ou en augmentant le taux de plus-value (qui est le taux d'exploitation pl / v, par conséquent en baissant les salaires par exemple), et on pourrait envisager un état stationnaire, mais le problème est que la substitution du travail par le capital génère de plus en plus de chômage, une armée de réserve de travailleurs, ce qui conduit inexorablement la société vers des conflits sociaux.
À terme par conséquent, le capitalisme croule sous le poids de ses contradictions, c'est l'état de crise permanent, qui ne peut être évité que provisoirement par l'expansion économique à des marchés vierges, ou par l'emballement de la croissance technologique.
Le marxisme économique après Marx
Le marxisme économique a eu une grande influence sur la pensée économique du 19e et du 20e siècle. Celle-ci s'est exercée de différentes manières.
Courants en prolongation directe de l'économie politique de Marx
On peut distinguer le plus souvent les marxiens des marxistes (on introduit aussi quelquefois le terme de marxologue pour désigner les chercheurs qui étudient l'œuvre de Marx). La délimitation est cependant assez floue.
- Écoles marxiennes. On englobe dans l'expression écoles marxiennes des théories directement inspirées des travaux de Marx, mais qui s'en démarquent de différentes manières. Les auteurs marxiens reviennent aux travaux économiques de Marx tout en laissant le plus fréquemment de côté l'aspect idéologique ou métaphysique des rédigés de Marx. L'école de la régulation s'inscrit dans cette lignée.
- Écoles marxistes. Le plus souvent, le marxisme renvoie à une doctrine et un ensemble de propositions principales qui ont été tirés de l'exégèse des travaux de Marx. Marx a fréquemment affirmé être en désaccord avec les marxistes, les économistes se revendiquant comme les plus proches de la pensée de Marx seraient alors les marxiens. On pourrait inclure dans le courant marxiste les travaux de Rosa Luxemburg, de Lenine, de Karl Kautsky, de Louis Althusser, et de nombreux autres penseurs. Ces travaux sont fortement teintés de l'idéologie communiste qui n'est néenmoins qu'une partie de l'œuvre de Marx.
Il faut noter cependant que différents courants de pensée semblent actuellement développer des approches qui s'appuient sur un marxisme économique rénové. C'est le cas surtout de certains courants de pensée proches de l'altermondialisme. On peut penser par exemple à l'apport récent de Michæl Hardt et Antonio Negri.
Courants qui s'inspirent du marxisme économique
Le marxisme économique a inspiré les travaux de nombreux économistes. Les concepts introduits par Marx se sont retrouvés dans des travaux aux origines particulièrement diverses. Il est par conséquent devenu presque impossible de décrire exhaustivement l'influence de son œuvre. Voici quelques exemples de théories qui s'en sont inspirées.
- École historique allemande. L'économie politique de Marx a fortement influencé l'école historique allemande. Les travaux de Joseph Schumpeter traduisent ainsi un intérêt marqué pour les rédigés de Marx.
- Ecole du circuit. L'école du circuit est un courant en partie d'inspiration marxiste qui insiste principalement sur les travaux de Marx qui sont relatifs à sa conception du circuit économique. Un des principaux représentants de ce courant est l'économiste Frédéric Poulon.
- Post-marxisme
- Etc.
Synthèses entre le marxisme et d'autres courants
- Les travaux d'Oskar Lange ou Michio Morishima, dans la lignée de ceux de John von Neumann sur l'équilibre général, ouvre des passerelles entre la pensée de Marx et celle de Walras, jugées jusque-là antagonistes..
- Le marxisme a donné lieu à des synthèses avec les travaux des keynésiens. A titre d'exemple, Michal Kalecki introduira des concepts marxistes dans ses théories.
- Dans les pays anglo-saxons se profile un courant marxiste assez spécifique, le marxisme analytique. Les marxistes analytiques réinterprètent les propositions principales de Marx en les éclairant à la lumière des théories individualistes (rationalité, intérêt... ), de la micro-économie et de la philosophie analytique. Gerald Cohen, John Rœmer, Philippe Van Parijs, Jon Elster ont fait partie, à des degrés divers, de ce mouvement (Elster s'en étant distancé dans les années 1990 et Van Parijs ayant participé aux travaux du groupe de Septembre sans pour tout autant se proclamer marxiste). Le marxisme analytique prend place parmi les débats ouverts par la Théorie de la justice (1971) de John Rawls et sa critique libertarienne par Robert Nozick dans Etat, Anarchie et utopie (1974).
Critiques du marxisme économique
- Critiques par les marxistes. La séparation du marxisme en différentes branches (marxisme économique, politique et sociologique) n'est pas reconnue comme pertinente par l'ensemble des marxistes. Karl Korsch la conteste par exemple vigoureusement.
- Critiques externes. Le marxisme économique a fait l'objet des interrogations suivantes :
- la théorie de la valeur travail garde-t-elle un sens dans l'optique marginaliste utilisée depuis la fin du XIXe siècle ?
- la notion de lutte des classes garde-t-elle une pertinence ? (voir Raymond Aron) ;
- la baisse tendancielle du taux de profit dans une technologie reste-t-elle aussi importante avec les renouvellements incessants de technologie ?
- les "prévisions" de Marx telles que la paupérisation de la population et l'écroulement du dispositif capitaliste ne s'étant pas réalisées, cela ne suggère-t-il pas l'oubli de facteurs dans son analyse, comme les notions de culture libre et de biens communs (voir Lawrence Lessig) ?
- Marx ne confère-t-il pas une intention collective à une classe bourgeoise moins homogène et soudée qu'il ne le prétend ? (voir cependant l'article Émergence)
Ressources
Notes
- ↑ Pour cette partie, voir Delfaud, 1997.
Ressources bibliographiques
- Pierre Delfaud, Les théories économiques, p 23-32, Paris, PUF, collection Que sais-je, 1997.
- Henryk Grossmann, Marx, l'économie politique classique et le problème de la dynamique, éd. Champ Libre, 1975.
- Frédéric Poulon, Macroéconomie approfondie - Equilibre, déséquilibre, circuit, 1982.
- Rosa Luxemburg, L'Accumulation du capital, 1913.
- Antonio Negri et Michæl Hardt, Empire, Exils, 2000.
- Karl Marx, Le Capital, 1867.
- Karl Marx, Œuvres, tomes 1 et 2 : «Économie 1» et «Économie 2», La Pléiade, éditions dirigées par Maximilien Rubel, ISBN : 2070103463 et 2070103471.
- Gérard Maarek, Introduction au Capital de Karl MARX, Préface d'Edmond Malinvaud, coll. "Perspectives de l'économique : Critique", ed. Calmann-Lévy, Paris, 1975.
- (en) Michio Morishima, Marx's Economics : A dual theory of value and growth, Cambridge University Press, 1973.
Liens externes
article principal : Histoire de la pensée économique
(ordre chronologique ; en italique, les principaux courants contemporains) — Voir aussi : Libéralisme économique
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