Profit

Le profit est une rémunération variable, incertaine mais espérée, du risque pris par le détenteur d'un capital investi. L'existence du profit sert à rémunérer le risque pris par le détenteur du capital.



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Concept et outil théorique marxiste - Marxisme - Typologie élémentaire de l'économie

Le profit est une rémunération variable, incertaine mais espérée, du risque pris par le détenteur d'un capital investi. L'existence du profit sert à rémunérer le risque pris par le détenteur du capital. En règle générale, plus le risque est élevé, plus le capital sera rémunéré (c'est-à-dire plus le profit sera élevé). Par contre, l'investisseur aura un risque important de perdre tout ou partie de son capital.

On sépare les notions de profit et de profit économique : le profit représente la rémunération du capital investi et de l'entrepreneur, tandis que le profit économique ne représente que le revenu de l'entrepreneur qui a créé l'entreprise ou le revenu supplémentaire des actionnaires (rémunération variable).

Approche actuelle par la terminologie comptable et financière

Les entreprises modernes sont des organisations complexes, qu'un unique indicateur financier ne permet pas de caractériser. Il faut en effet tenir compte :

La notion de "profit" est alors bien insuffisante :

  1. des éléments subjectifs entrent en ligne de compte. Il appartient aux dirigeants de l'entreprise de faire leurs choix comptables, sous le contrôle d'organes extérieurs (les principaux étant les experts-comptables et le fisc).
  2. des éléments hors de contrôle de l'entreprise entrent aussi en ligne de compte
  3. le profit s'apprécie non dans l'absolu mais par comparaison avec les performances des autres entreprises
  4. les différents acteurs de l'entreprise ont besoin d'indicateurs différents, car leurs objectifs et leurs marges de décision sont aussi différents

Au sein de l'entreprise, on s'intéressera ainsi à des indicateurs comme

Du point de vue des actionnaires (point de vue que la direction prend en compte), on regardera

Historique : positions des différents courants économiques

Approche classique

L'approche classique, qu'elle soit libérale ou marxiste, ne distingue pas profit, bénéfice et plus-value.

Dans cette optique, la plus-value réalisée lors de la cession d'un bien ou d'un service est la différence entre le prix retiré de l'échange et la totalité des coûts entrepris pour l'élaboration de ce bien ou de ce service. Au contraire, la moins-value est la perte retirée d'une vente insuffisante pour couvrir les frais entrepris.

Le profit, quand il est réalisé, bénéficie alors au (x) propriétaire (s) du capital qui ont porté le risque du projet.

Par exemple, si :

Si par contre, je n'obtient que 0, 4 euro sur le marché, je fais une perte de 0, 1 euro.

Pour les économistes d'essence libérale, le profit représenterait une juste rémunération d'une part du sacrifice consenti par les épargnants en s'abstenant de consommer pour investir, et d'autre part du "risque" pris par les détenteurs du capital investi en espérant être rémunérés par des revenus futurs incertains. Ces deux actions, épargne et investissement, seraient la source principale d'accroissement général des richesses à partir du stade de la révolution industrielle.

Approche marxiste

Selon Karl Marx, c'est le travail qui, seul, apporte une plus-value aux matières premières qui ont servi à produire le bien ou service vendu. En régime capitaliste, le capitaliste exploiterait le travailleur en empochant un profit pris sur le salaire versé. Avec ce profit, le capitaliste s'approprierait du "travail mort" (du capital), ce qui lui permettrait d'exploiter de plus en plus les fournisseurs de "travail vivant" (les travailleurs). Il en résulterait, selon Marx, une paupérisation relative du prolétariat (les travailleurs dépourvus de capital).

Encore actuellement, les héritiers de Marx considèrent par conséquent que tout profit est illégitime, et doit revenir aux salariés directement (par des augmentations de salaires) ou indirectement (par l'impôt, transformant le profit en une forme contrainte de solidarité à égard de ceux qui ne peuvent travailler).


Dans la doctrine sociale de l'Église

Jean-Paul II a reconnu la valeur du profit dans l'encyclique Centesimus Annus. Il a fait la promotion d'un «capitalisme démocratique» proche des idées du crédit social, qui voudrait corriger les abus fiscaux et corporatifs.

Ainsi, le compendium résume l'enseignement de par ces mots «La doctrine sociale reconnaît la juste fonction du profit, comme premier indicateur du bon fonctionnement de l'entreprise».

Par contre, l'Église a voulu que le profit soit distribué dans une perspective humaniste. C'est dans cette perspective qu'elle a encouragé la fondation de plusieurs coopératives.

Le profit est à distinguer de l'usure, qui est un prêt apporté dans des conditions injustes.

École autrichienne

Les économistes de la tradition autrichienne adoptent une définition plus conforme à l'usage commun : «Avantage d'ordre matériel, intellectuel ou moral qu'une personne ou une collectivité peut tirer de quelque chose» (Trésor de la langue française). Pour eux, toute action est obligatoirement entreprise dans l'espoir d'en tirer un profit, qui n'a pas obligatoirement une composante monétaire.

Taxation des profits

Les trois principales sources de profits déclarés fiscalement ont été (en 2003) les Pays-Bas, l'Irlande et les Bermudes où les bénéfices sont taxés respectivement de 5, 3 %, 6, 1 % et 1, 7 %. (Le Monde du 23 juin 2007).

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"Profit - Intemporel"

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