Tiqqun

Tiqqun est le nom d'une revue philosophique française, fondée en 1999 avec pour but de «recréer les conditions d'une autre communauté».



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Presse écrite communiste - Situationniste - Courant d'inspiration marxiste - Marxisme - Revue de philosophie

Les premières de couverture de la revue Tiqqun.

Tiqqun est le nom d'une revue philosophique française, fondée en 1999[1] avec pour but de «recréer les conditions d'une autre communauté». Elle fut animée par divers écrivains, avant de se dissoudre à Venise en 2001 à la suite des attentats du 11 septembre[2]. La revue a été l'objet d'un certain intérêt dans les médias en novembre 2008[1] après l'arrestation de Julien Coupat[3], l'un de ses fondateurs.

Le Tiqqun est aussi un concept philosophique, éponyme de la revue dans laquelle il a été développé.

Tiqqun est enfin le nom sous lequel ont été publiés plusieurs livres reprenant des textes de la revue, pour désigner, si ce n'est leur auteur collectif[4], du moins «un point de l'esprit d'où ces rédigés émanent[5]».

Origine et utilisation du nom

Le nom de la revue vient de la grande importance que les rédacteurs accordent au concept philosophique de Tiqqun[6]. C'est la transcription francisée du terme d'origine hébraïque Tikkoun olam, un concept issu du judaïsme fréquemment employé dans la tradition kabalistique et messianique, qui veut dire tout à la fois réparation, restitution et rédemption, et qui recouvre en grande partie, et entre autres, la conception juive de la justice sociale.

Au-delà de ces deux éléments, le terme Tiqqun est aussi employé, surtout dans l'expression «les Tiqqun[2], [7]», pour désigner le comité de rédaction ou un groupe plus vaste, ou alors la totalité des personnes partageant les convictions dont la lecture de la revue serait à l'origine. Tiqqun rejette cette utilisation[4], [5].

Appartenances et filiations

Tiqqun, par son style poétique et son engagement politique radical, s'apparente au situationnisme et au lettrisme.

Tiqqun s'est diffusée et est assez acceptée dans le milieu philosophique radical, les milieux situationnistes ou post-situationnistes, dans l'ultra-gauche, les mouvances squat et autonome, mais aussi chez une partie des anarchistes.

Tiqqun, dont le nom même évoque une dimension spirituelle, développe quelquefois une ligne «métaphysique critique» déroutante pour les habitués d'une rhétorique strictement matérialiste et athée.

Tiqqun est particulièrement influencée par l'œuvre du philosophe italien Giorgio Agamben[8].

Comité de rédaction

Aucun article de Tiqqun n'est signé, néanmoins il existe un comité de rédaction qui n'est pas anonyme, dans la mesure où il est composé (pour TIQQUN N°1 en tout cas) de Julien Boudart, Fulvia Carnevale, Julien Coupat, Junuis Frey, Joël Gayraud, Stephan Hottner et Remy Ricordeau [9]

Publications en français

Seuls deux volumes de la revue ont paru, sans numérotation.

Depuis, plusieurs articles[13], [14] puis l'intégralité[10], [12] de ces deux volumes ont été publiés en ligne. Parallèlement, certains textes ont été repris en livres chez divers éditeurs.

La parution erratique de la revue, qui la laisse croire défunte, n'est peut-être qu'une apparence[18].

Traductions

Plusieurs des textes de la revue ont fait l'objet de traductions parues en ligne[19], [20]. Certaines ont été publiées en livres dans divers pays.

Notes et références

  1. Chloé Leprince, «On a retrouvé les rédigés du gardé à vue pour sabotages à la SNCF», Rue89, 13 novembre 2008.
  2. Entretien avec Mehdi Belhaj Kacem, «Tiqqun et la mort d'EvidenZ», Ironie no 80, novembre 2002. Extraits : Il est intéressant de voir que les deux revues les plus radicales de ces dernières années, Tiqqun et EvidenZ , ont implosé sous les effets des deux derniers grands évènements politiques, le World Trade Center et les élections présidentielles. (... ) Le 11 septembre 2001, l'ensemble des Tiqqun étaient en Italie. Ils voient les images à la télé. Ils vont fêter ça, boire, s'amuser, etc. Et d'un seul coup, ça dégénère totalement. (... ) De la même façon que Tiqqun a explosé le 11 septembre 2001, EvidenZ a explosé le 21 avril 2002. L'événement a fait apparaître le réel politique au sein de chaque communauté. Le réel politique des positions pseudo-radicales.
  3. Sur l'arrestation de Julien Coupat : Anne-Cécile Juillet et Stéphane Sellami, «TGV sabotés : les secrets de l'enquête», Le Parisien. fr, 13 novembre 2008.
  4. «Postface à l'édition italienne de la Théorie du Bloom», in Théorie du Bloom, éditions La Fabrique, 2004, pp. 143-144. Extrait : Le public italien, qui ne peut avoir eu entre les mains ni Tiqqun 1 ni Tiqqun 2, s'interrogera légitimement sur le sens de la mention «Tiqqun» à l'endroit où l'ON aurait attendu le nom d'un auteur. Tiqqun, pour commencer, n'est pas un auteur, ni singulier ni collectif. L'insistance avec laquelle ON a tenu à modérer, en Italie, chaque recension des Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille par la mention qu'ils étaient le fait de cette espèce folklorique mais heureusement éteinte - «un groupe d'intellectuels parisiens» - renseigne assez sur les méfaits inhérents à la fiction-auteur : neutraliser toute vérité quant à ses conséquences pour moi, en lui assignant un propriétaire. Tiqqun, pour sûr, n'est pas un groupe ; Tiqqun est un moyen, un moyen dans la constitution en force d'une position.
  5. «Memento», in Introduction à la guerre civile, éditions VLCP, 2006. Extrait : Cracher et cracher toujours, tant qu'il est en nous de crachats, à la figure de l'Auteur, à la clôture de l'Œuvre. Rappeler que la mention Tiqqun sur les couvertures ne fait qu'indiquer, entre mille autres envisageables, la localisation d'un point de l'esprit d'où ces rédigés émanent.
  6. Concept présenté dans l'article «Théorie du Bloom», Tiqqun 1, p. 36.
  7. Emmanuel Poncet, «Jeune-Fille, l'avide recherche», revue Technikart no 76, 1er octobre 2003.
  8. Entretien avec Mehdi Belhaj Kacem, loc. cit. Extrait : Et puis, il y avait aussi la présence d'Agamben au sein de Tiqqun, avec tout cet imaginaire tendancieux post-auschwitzien.
  9. Extraits de l'article De l'économie reconnue comme magie noire
  10. Texte intégral de Tiqqun 1.
  11. Perig Pitrou, compte rendu dans La Revue des revues no 28, 2000.
  12. Texte intégral de Tiqqun 2.
  13. Textes tirés du premier volume
  14. Texte tiré du second volume
  15. Eric Loret, compte rendu dans Libération, 19 octobre 2001.
  16. Ce texte porte en épigraphe cet extrait d'Ulysse de James Joyce :
    M. Bloom observait curieux et bonhomme, la souple silhouette noire. C'est si net : le lustre de son fourreau lisse, le bouton blanc sous la queue, le phosphore des prunelles vertes. Les mains aux genoux, il se pencha vers elle .
    - Du lait pour la minouche !
    - Mrkrgnaô !
    On prétend qu'ils ne sont pas intelligents. Ils nous comprennent mieux que nous ne les comprenons.
  17. Ce livre est une compilation des articles «Introduction à la guerre civile», «Une métaphysique critique pourrait naître comme science des systèmes...» et «Comment faire ?», parus dans Tiqqun 2.
  18. Fiche de Contributions à la guerre en cours, sur le site des éditions La Produit.
  19. En anglais
  20. En italien

Voir aussi

Liens externes

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