L'Insurrection qui vient

L'Insurrection qui vient est un essai politique publié en 2007 et rédigé par un «Comité Invisible». L'identité réelle de son ou ses auteurs est controversée.



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Essai paru en 2007 - Anarchisme - Situationniste - Courant d'inspiration marxiste - Marxisme

L'Insurrection qui vient
Auteur Anonyme (Comité Invisible)
Genre Essai
Pays d'origine France
Éditeur La Fabrique
Date de parution 2007
Nombre de pages 125
ISBN 2913372627

L'Insurrection qui vient est un essai politique publié en 2007 et rédigé par un «Comité Invisible». L'identité réelle de son ou ses auteurs est controversée. La police attribue le livre à Julien Coupat[1], ce que ce dernier réfute[2], ainsi qu'Éric Hazan, l'éditeur du livre : «Julien n'a jamais est membre du comité d'auteurs, qui m'a demandé un anonymat que je respecte. Le pointer ainsi du doigt est une pure construction policière participant à l'intoxication générale de l'opinion publique[3]».

Le 9 avril 2009, Hazan a été entendu par la sous-direction de l'anti-terrorisme de la police judiciaire qui cherche à établir que Coupat est bien l'auteur de ce texte[4]. Pour Le Tigre, il est logique que pour des «raisons judiciaires», «son éditeur et ses soutiens souhaitent le nier» même si deux proches ont confirmé sa participation à la rédaction du livre[5].

Avant le déclenchement de «l'affaire de Tarnac», le livre s'était vendu à 8 000 exemplaires[6]. Le 28 mai 2009, au moment de la libération de Coupat, l'hebdomadaire L'Express estimait les ventes à à peu près 40 000 exemplaires tandis qu'Hazan parle plutôt de 25 000[7].

Une traduction espagnole du livre a paru en juin 2009 sous le titre La insurrección que viene aux éditions Melusina[8]. Une traduction anglaise a aussi paru en août 2009 sous le titre The Coming Insurrection aux presses du MIT[9].

Un texte publié août 2009 aux éditions Léo Scheer[10] et signé du pseudonyme L'Incomestible (se présentant comme un pataphysicien dissident) avance que cet essai serait un canular élaboré par ses soins.

Contenu de l'ouvrage

L'ouvrage s'articule autour de cinq parties précédées d'une introduction non titrée et suivies d'une particulièrement courte fiction en guise de conclusion. L'essai tout entier vise à expliquer comment et pourquoi une insurrection s'avère indispensable et peut-être même inéluctable selon les auteurs. Chacune des cinq parties forme par conséquent une étape du raisonnement suivi par les auteurs.

Le texte de la quatrième de couverture[11] de l'édition originale (La Fabrique, 2007) est extrait d'un texte anonyme et non daté sobrement intitulé Appel[12] («Proposition I»). Ce texte a été originellement imprimé et diffusé de la main à la main dans diverses manifestations aux cours des années 2004 et 2005.

Les sept cercles

La première partie de l'essai est constituée de sept sections, appelées cercles en référence aux neuf cercles de l'Enfer décrit par Dante Alighieri dans sa célèbre Divine Comédie. Chacun de ces cercles vise à explorer un thème, un aspect du désastre en cours. L'idée est de poser un constat clinique de la situation globale et de raisonner à partir de là.

L'introduction présente d'emblée la totalité des thèmes qui seront successivement explorés dans la suite immédiate de l'ouvrage, et qui serviront de socle à une critique radicale et globale de la société occidentale généralement et française surtout. Pour les auteurs du texte, qui revendiquent clairement leur anonymat[13], les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises (qu'ils nomment «l'incendie de novembre 2005») sont significatives d'un changement radical dans la manière qu'a la jeunesse française d'appréhender la lutte sociale. L'objectif de l'essai est d'expliquer comment exploiter cette rupture dans un cadre insurrectionnel en prenant appui sur un supposé ras-le-bol de la population[14], et ce malgré la pression policière exercée dans l'objectif de conserver à tout prix le statu quo.

Pour René Riesel et Jaime Semprun, les auteurs du texte «voient dès désormais dans la décomposition de l'ensemble des formes sociales une "aubaine" : de même que pour Lénine l'usine formait l'armée des prolétaires, pour ces stratèges qui misent sur la reconstitution de solidarités inconditionnelles de type clanique, le chaos "impérial" moderne forme les bandes, cellules de base de leur parti imaginaire, qui s'agrègeront en "communes" pour aller vers l'insurrection»[15].


Notes et références

  1. Rapport de la Sous-Direction Anti-Terroriste de la Direction Nationale de la Police Judiciaire au Procureur de Paris Citation : «tel qu'il est mentionné au sein du pamphlet intitulé L'Insurrection qui vient signé du Comité invisible, nom du groupe constitué autour de Julien Coupat»
  2. Entretien avec J. Coupat, Le Monde, 25 mai 2009.
  3. «SNCF : l'étrange itinéraire du saboteur présumé», Le Figaro, 19 novembre 2008.
  4. «Affaire Coupat : un éditeur entendu par l'antiterrorisme», Rue89, 9 avril 2009.
  5. «De durs rêveurs» (note 2), Le Tigre, 26 mai 2009
  6. Éric Hazan précise : «Avant cette affaire, on en avait vendu 8000. Entre nos mains, une vente pareille c'est bien. Désormais je ne sais pas où on est en . Ça n'a pas doublé, mais enfin on en a vendu pas mal depuis cette affaire, ça c'est sûr ! Depuis le début nous en sommes à deux réimpressions», «L'Insurrection qui vient est en avance sur l'horaire», AgoraVox, 12 décembre 2008.
  7. «L'insurrection qui vient sur de bons rails», L'Express, 28 mai 2009.
  8. (es) La insurrección que viene
  9. (en) The Coming Insurrection sur le site des presses du MIT. Voir aussi «Fox News fait de la pub pour "L'Insurrection qui vient"», Libération, 3 juillet 2009 et «The Coming Insurrection : panique à Fox News», Le Monde diplomatique, 3 juillet 2009.
  10. La vérité sur l'Insurrection qui vient ou les mésaventures d'un canular pataphysique par L'Incomestible
  11. «Rien ne manque au triomphe de la civilisation. Ni la terreur politique ni la misère affective. Ni la stérilité universelle. Le désert ne peut plus croître : il est partout. Mais il peut toujours s'approfondir. Devant l'évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s'indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s'organisent. Le comité invisible est du côté de ceux qui s'organisent.»
  12. texte repris sur http ://meeting. senonevero. net/spip. php?article37 et sur http ://rocbo. lautre. net/poleis/Tiqqun/appel. html
  13. «Ce livre est signé d'un nom de collectif imaginaire. Ses rédacteurs n'en sont pas les auteurs.»
  14. «Il n'y aura pas de solution sociale à la situation présente.»
  15. René Riesel et Jaime Semprun, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2008, p. 41-42.

Voir aussi

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