Plus-value

La plus-value est un concept forgé par Karl Marx dans sa critique de l'économie politique, et détaillé dans Le Capital. Karl Marx reprend...



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Concept et outil théorique marxiste - Marxisme - Histoire de la pensée économique

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Définitions :

  • Quand la valeur comptable nette est inférieure à la valeur actuelle ou vénale, une plus-value est réalisée lors de la cession du bien.... (source : iae-fad.univ-poitiers)
  • Gain réalisé lorsqu bien est revendu en dessus de son coût d'acquisition. (source : lb-p)

La plus-value (ou quelquefois survaleur) est un concept forgé par Karl Marx dans sa critique de l'économie politique, et détaillé dans Le Capital. Karl Marx reprend et complète la théorie de la valeur des économistes classiques (Adam Smith, David Ricardo, etc. ), selon lesquels la source de la valeur d'échange d'une marchandise est le travail qui y est incorporé.

Dans la théorie de la valeur de Marx, la plus-value a une signification précise : c'est la différence entre la quantité de valeur ajoutée par le travail à la marchandise d'origine et la valeur du travail indispensable.

Le problème de l'explication de la source de plus-value est exprimée chez Friedrich Engels comme suit (dans l'Anti-Dühring)  :

«Quelle est l'origine de cette plus-value ? Elle ne peut ni venir du fait que l'acheteur a acquis les marchandises au-dessous de la valeur, ni du fait que le vendeur les a revendues au-dessus de la valeur. Car, dans les deux cas, les gains et les pertes de chaque individu se compensent, puisque chacun est tour à tour acheteur et vendeur. Elle ne peut provenir non plus du dol, puisque le dol peut probablement enrichir l'un aux dépens de l'autre, mais il ne peut pas augmenter la somme totale possédée par l'un et l'autre, non plus, donc, que la somme des valeurs circulantes généralement.»[1]

Marx lui-même considère le lien entre profit, intérêt, rente et plus-value, et celui entre plus-value et surtravail comme l'une de ses plus grandes conquêtes théoriques.

Travail indispensable et surtravail

Dans le mode de production capitaliste, le temps de travail du prolétaire se divise en temps de travail indispensable et temps de surtravail. Le travail indispensable est le travail que le travailleur effectue pour assurer la production et la reproduction de sa propre force de travail, c'est-à-dire le travail qu'il lui faut apporter pour satisfaire ses besoins et se reproduire. Le surtravail est le travail accompli au-delà du temps de travail indispensable, par conséquent effectué gratuitement pour le compte du détenteur du capital qui achète la force de travail.

Selon la théorie de la valeur-travail, le travail humain est l'unique source de nouvelle valeur d'échange, mais il est aussi indispensable pour la conservation et le transfert de la valeur.

Le travail vivant, à un certain niveau de productivité, est capable de créer et transférer plus de valeur qu'il ne lui en faut pour vivre ; c'est pourquoi l'employeur achète la force de travail, afin d'augmenter la valeur du capital. Le propriétaire des moyens de productions achète la force de travail à une certaine valeur, inférieure à la valeur du travail total effectué. Le surtravail est par conséquent du travail non payé accaparé par le détenteur des moyens de production sous forme de temps de travail et de produit. La fonction du travail productif est uniquement, pour le capitaliste, de transférer la valeur du capital constant au produit final, et lui ajouter de la valeur.

Capital constant et capital variable

Le capital constant est la valeur des moyens de production (bâtiments, machines, matières premières, etc. ). Le capital variable est la valeur de la force de travail mise en jeu dans la production.

La somme du capital constant (C) et du capital variable (V) est égale au capital total avancé pour la production (K).

K = C + V

Définition de la plus-value

La plus-value est la valeur du surtravail, c'est-à-dire du travail non payé accompli par le travailleur pour le capitaliste, ce qui est la base de l'accumulation du capital. Cette valeur est égale à la quantité de travail moyen incorporé dans le surproduit, le surproduit étant la composante du produit résultant de la période de surtravail.

Si w est la valeur d'un produit, on a :

w = c + l = c + v + s

v est la valeur du travail indispensable qui revient au travailleur ; s la plus-value ; l la quantité totale de valeur ajoutée à l'objet du travail au cours de la production. La valeur c, qui correspond à la consommation de capital constant pendant l'unité de temps reconnue, n'est que transférée au cours du processus. Elle contient la dépréciation des moyens de production (machines, bâtiments, etc. ) mais aussi la valeur des produits de base consommés (matières premières, combustible, composants, etc. ).

Une partie de la plus-value est consommée ou thésaurisée par la bourgeoisie. Une autre est réinvestie dans le processus de valorisation, ce qui forme l'accumulation du capital.

Partage de la plus-value

La plus-value, une fois extraite du surtravail, est ensuite partagée entre les différents acteurs du capital. «La plus-value, c'est-à-dire la partie de la valeur totale des marchandises dans laquelle est incorporé le surtravail, le travail impayé de l'ouvrier, je l'appelle le profit. Le profit n'est pas empoché tout entier par l'employeur capitaliste. Le monopole de la terre met le propriétaire foncier en mesure de s'approprier une partie de la plus-value sous le nom de rente, que la terre soit employée à l'agriculture, à des bâtiments, à des chemins de fer ou à toute autre fin productive. D'autre part, le fait même que la possession des instruments de travail donne à l'employeur capitaliste la possibilité de produire une plus-value ou, ce qui revient au même, de s'approprier une certaine quantité de travail impayé, permet au possesseur des moyens de travail qui les prête en entier ou en partie à l'employeur capitaliste, en un mot, au capitaliste prêteur d'argent, de réclamer pour lui-même à titre d'intérêt une autre partie de cette plus-value, de sorte qu'il ne reste à l'employeur capitaliste comme tel que ce qu'on nomme le profit industriel ou commercial.» (Karl Marx, Salaires, prix et profits )

De même les taxes prélevées par l'État (directes ou indirectes, sur les profits ou sur les salaires) sont prélevées sur la plus-value. Ainsi la plus-value est répartie en : rente, profit industriel, profit commercial, intérêt et impôt.

Taux de plus-value

Le taux de plus-value est défini par Marx comme le volume de plus-value produit par la force de travail divisé par le capital variable (coût du travail) dépensé pour la produire. Par conséquent si v est le capital variable et s la plus-value, le taux de plus-value est :

r = s / v

C'est le rapport entre la valeur du travail non payé divisé par la valeur du travail payé, exprimées en unités monétaires.

Ce taux de plus-value est aussi égal à la valeur du surproduit divisé par la valeur de la partie du produit correspondant au travail indispensable.

De même on peut définir un taux d'exploitation qui est égal au temps de surtravail divisé par le temps de travail indispensable.

Les taux de plus-value et d'exploitation sont égaux.

Plus-value absolue et relative

Antagonisme des classes sociales

L'extraction de la plus-value par la bourgeoisie d'une part, et la résistance du prolétariat à cette exploitation d'autre part, sont , selon le marxisme, au cœur de l'antagonisme entre ces classes sociales, quelquefois latent ou caché, quelquefois s'exprimant dans un conflit ouvert. Cet antagonisme se manifeste sur le terrain économique (revendications salariales, grèves, etc. ) et sur le terrain politique (luttes pour la réduction du temps de travail, lutte pour le pouvoir politique, révolution, etc. )  : c'est la lutte des classes.

Notes

  1. F. Engels, Anti-Dühring

Sources

Voir aussi

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 17/12/2009.
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