Communisation

La «communisation», pour simplifier, est le concept de l'abolition du capital, des classes, et du prolétariat par lui-même dans une révolution communiste, sans transition "socialiste", ni autogestion.



Catégories :

Marxisme - Anarchisme

La «communisation», pour simplifier, est le concept de l'abolition du capital, des classes, et du prolétariat par lui-même dans une révolution communiste, sans transition "socialiste", ni autogestion. La communisation se conçoit par conséquent à la fois comme rupture et transition à partir de mesures directement communisatrices, c'est-à-dire ouvrant la voie au communisme.

Plusieurs définitions

«La perspective communisatrice»

Le concept de communisation, apparu au début des années 1970, dans la crise du programmatisme, exprimait alors le rapport entre luttes immédiates et révolution comme un rapport négatif. Il désignait l'hiatus entre la révolution comme abolition de l'ensemble des classes, «autonégation du prolétariat», et les luttes immédiates. Ces dernières n'étaient pas «méprisées», mais, de leurs impasses et de la succession de leurs échecs, devait naître l'obligation de «faire autre chose». Elles étaient un processus de «maturation négative» D'échecs en échecs jusqu'à l'aurore. L'élaboration de la théorie de la communisation s'est faite au cours de l'entrée en crise du mode de production capitaliste à la fin des années 1960 et du commencement du procès de restructuration contre-révolutionnaire du capital à partir du début des années 70. Comme élaboration théorique, elle est le dépassement de la contradiction dans laquelle était enfermée l'ultragauche qui critiquait les formes de l'affirmation et de la montée en puissance du prolétariat (parti de masse, syndicat, parlementarisme) tout en conservant la révolution comme affirmation de la classe. Elle est aussi le dépassement de l'impasse de l'autonomie ouvrière. La critique partielle et formelle faite par l'ultragauche prônant toujours l'affirmation directe par les conseils ouvriers se radicalise alors en principe de l'autonégation d'un prolétariat toujours vu théoriquement comme révolutionnaire par nature, distingué de la classe ouvrière réelle aliénée, qui ne pouvait être vue que défendant le travail salarié. La critique de cette conception d'une contradiction prolétariat/classe ouvrière a débouché- la restructuration se poursuivant et l'identité ouvrière disparaissant - sur l'abandon de l'idée d'une nature révolutionnaire du prolétariat, même cachée sous la classe ouvrière. La contradiction prolétariat/classe ouvrière avait été une façon transitoire de sortir de l'impossibilité de l'affirmation de la classe, cette pure lutte de concepts supposait que la nature du prolétariat ne pouvait se manifester qu'en détruisant l'ensemble des formes d'existence de la classe dans la société capitaliste, classe qui pouvait même être nommée simplement «capital variable».

La situation à l'issue de la restructuration est telle que l'affirmation du prolétariat en vue de libérer le travail productif perd tout sens et tout contenu. Il n'existe plus d'identité ouvrière propre face au capital et confirmée par lui. Maintenant, l'existence sociale du prolétariat est , et reste, face à lui comme étant le capital même. La lutte du prolétariat contre le capital contient la contradiction à sa propre nature d'être une classe du capital.

Dans la révolution comme communisation, le communisme est produit contre le capital, tout simplement parce qu'il est consciemment indispensable pour la lutte contre l'exploitation et contre la crise même de l'exploitation, c'est-à-dire crise de l'implication réciproque entre les classes. Toute affirmation d'une nature révolutionnaire du prolétariat, même sous la forme de l'affirmation d'une pure négativité, est dépassée lorsque la révolution comme production du communisme est le moyen même de la destruction du capital, et de l'abolition des classes. Production dans laquelle aucune nature du prolétariat ne s'exprime, dans laquelle la critique cohérente du capital, c'est-à-dire incluant son procès historique, est aujourd'hui l'affirmation de la perspective communisatrice.

L'abolition du capital, c'est-à-dire la révolution et la production du communisme, est immédiatement abolition des classes et par conséquent du prolétariat, dans la communisation de la société qui est ainsi abolie comme communauté scindée de ses membres. La société est toujours la communauté scindée de ses membres, toujours société de classes incarnée par la classe dominante. L'abolition de la classe dominante, la classe du capital, est abolition de l'Etat et de la société qu'il représente comme Etat du capital. Les prolétaires abolissent le capital en produisant contre lui une communauté immédiate à ses membres, ils se transforment en individus immédiatement sociaux. Relations entre individus singuliers et groupes affinitaires qui ne sont plus chacun l'incarnation d'une catégorie sociale, y compris les catégories supposées naturelles mais données par la société comme les sexes sociaux de femme et d'homme.

Ce procès de la révolution est communisation, production du communisme sans transition autre que la révolution elle-même. Il n'y a pas d'étape entre la révolution et le communisme : ni socialisme, ni une quelconque forme de pouvoir ouvrier ou de gestion ouvrière. Dans la restructuration du rapport de classes qui a eu lieu, le prolétariat n'oppose plus au capital la positivité que le capital lui confirmait : être la classe du travail productif. La situation actuelle du rapport de classe est le produit de la totalité du procès historique du capital : comme exploitation, comme mode de production, comme économie, comme société capitaliste, comme Etat, c'est-à-dire comme contradiction permanente (l'exploitation), irréductible et s'approfondissant, entre la classe capitaliste et le prolétariat.

Le «programmatisme»

Dans les cycles de luttes antérieurs, avec la perspective de sa propre affirmation et de la libération du travail, le prolétariat, en implication réciproque avec le capital, produisait le dépassement communiste de manière correcte au contenu de sa contradiction avec le capital. Cette révolution - quoiqu'impossible dans ses propres termes - était le dépassement réel, dont l'impossibilité n'existe comme évidente que du point de vue du dépassement que la contradiction de classe produit désormais. Le prolétariat projetait son affirmation en programmant une étape historique de développement libre de la productivité et par conséquent de la caducité de la valeur. Cette étape transitoire au communisme était l'intégration indispensable par le prolétariat du devenir, sous son contrôle, de l'arc historique du capital. Cette période pouvait être conçue comme Etat ouvrier (par les marxistes) ou comme gestion communale ou syndicale (par les anarchistes), cela ne changeait rien à la majeure partie. L'impossibilité de cette intégration de l'arc du capital, était l'impossibilité de l'auto-exploitation car l'exploitation est toujours le rapport de classes différentes.

Voir aussi

ltragauche
  • Prolétariat
  • Liens externes

    Recherche sur Google Images :



    "of communisation are"

    L'image ci-contre est extraite du site anarchistnews.org

    Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

    Voir l'image en taille réelle (427 x 330 - 204 ko - jpg)

    Refaire la recherche sur Google Images

    Recherche sur Amazone (livres) :




    Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Communisation.
    Voir la liste des contributeurs.
    La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 17/12/2009.
    Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
    La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
    Cette page fait partie du projet Wikibis.
    Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
    ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
    Aller au menu