Pour une intervention communiste

Pour une intervention communiste est un groupe communiste se rattachant au communisme de conseils et ayant existé de 1973 à 1982.



Catégories :

Gauche communiste - Courant d'inspiration marxiste - Marxisme - Parti communiste

Pour une intervention communiste est un groupe communiste se rattachant au communisme de conseils et ayant existé de 1973 à 1982. Ses positions sont globalement celles de la gauche communiste allemande (Parti communiste ouvrier d'Allemagne), et son analyse de la société capitaliste se rattache à celle de Rosa Luxemburg. Son attachement aux analyses de Rosa Luxemburg le conduira à s'impliquer dans les Éditions Spartacus éditées par René Lefeuvre.

Ce groupe se définit par un rejet sans faille de la social-démocratie et du léninisme. Ce groupe se revendique d'une action cohérente et organisée sur la base de positions définies dans un plate-forme politique. Au contraire de d'autres groupes d'ultra-gauche qui rejettent le militantisme, il met en avant le concept d'engagement militant. Le concept d'«organisation des révolutionnaires» est un des points qui fut les plus évolutif dans le PIC, entraînant des remises en cause successives de ses positions initiales. Le livre publié ultérieurement par des ex-militants du PIC sous le pseudonyme Collectif Junius, appelé «Au-delà du parti» (Cahier Spartacus, 116B) donne une image de ces positions. La critique du groupe au concept de parti s'appliquera ainsi progressivement non seulement au léninisme, ainsi qu'à certaines positions de Marx :

«La critique du concept de Parti, y comprise par les conseillistes et par les diverses variantes de modernistes (situationnistes, associationnistes, autonomes de tous poils, ... ), évite de situer clairement les origines du caractère erroné de ce concept dans les thèses de Marx lui-même. Pire, elle croit pouvoir opposer la théorie du “Parti Prolétarien” chez ce dernier à toutes celles qui, à partir de la Social-Démocratie et du léninisme, ont assimilé le Parti à la représentation du prolétariat, à l'incarnation de la conscience de classe, à la garantie de sa réalisation du communisme compris comme un “Programme Historique” et par conséquent, quand il a “conquis le pouvoir politique”, à un État “transitoire” chargé d'assurer les conditions de cette réalisation (Dictature du Parti)  !»

À sa constitution en 1973 le groupe ne se réclame pas d'une filiation avec des groupes spécifiques d'avant 1968. Il est d'ailleurs seulement constitué de jeunes militants. Par la suite, au travers des échanges entre le PIC et Henry Chazé et des informations apportées par ce dernier, le groupe s'intéressera plus particulièrement aux organisations que ce dernier avait animées, comme L'Union communiste.

Histoire du groupe PIC

Le noyau à l'origine du PIC s'est constitué fin 1973 à partir de militants ayant, à différentes périodes, fréquenté ou participé au groupe Révolution internationale. La rupture avec ce dernier s'était effectué dans des conditions différentes selon les individus, mais dans lesquelles la nature profondément léniniste du groupe - bien plus perceptible de l'intérieur que de l'extérieur - tenait une part importante. Cherchant un nom de publication, un de ces militants proposa de reprendre le titre La Jeune Taupe, ou plus exactement Jeune Taupe, auparavant employé comme titre d'une tentative d'historique de l'ultra-gauche en France publiée dans le bulletin Pour le pouvoir international des conseils ouvriers. Le premier numéro de Jeune Taupe paraît en février 1974. Il contient la première version de la plate-forme du groupe (qui sera régulièrement amendée), mais aussi des articles sur l'impérialisme russe en Amérique du sud, une analyse des réactions à la probable condamnation à mort de Puig Antich et d'autres révolution du groupe barcelonais MIL (Movimiente Iberico de Liberacion), un article sur la fin du mouvement social chez Lip, une analyse de la crise capitaliste, ainsi qu'une critique du film de Marco Ferreri Touche pas à la femme blanche.

L'analyse des réactions autour du Movimiente Iberico de Liberacion (MIL) est l'occasion pour se démarquer d'autres groupes d'ultra-gauche, surtout le groupe «Révolution internationale» qualifié de «secte élitiste» et le «Mouvement communiste» pour «la mise en place d'un comité large et ouvert pour toucher l'opinion avec la potiche de service Vidal-Naquet, jusqu'à la fusion avec le comité de soutien organisé par l'O. R. A.». Sur cette même question, le PIC sort son premier tract reproduisant et soutenant les positions politiques du MIL.

Peu de temps après sa constitution, le groupe entre en contact avec Grandizo Pourvus et son groupe F. O. R. Ce contact s'avère décevant, Pourvus ne souhaitant pas débattre de ses positions mais simplement trouver un relais francophone à ses propres thèses. Finalement les trois «jeunes» du F. O. R. (les autres étant des «anciens», rescapés de la guerre d'Espagne) rejoignent le PIC. Il le font à la fois à cause de l'attitude de Pourvus et de leur accord avec les positions prises par la PIC à propos du M. I. L. et de Puig Antich. A ce stade, le noyau d'origine du groupe est constitué.

Le 22 juin 74, le PIC est à l'origine d'une rencontre qui réunit à Paris des groupes et individus de Paris, Dijon, Tours, Roubaix et Beauvais. Cette rencontre vise à engager un débat entre des participants qui à de rares exceptions n'avaient pas eu de contacts préalables et connaissaient mal leurs positions relatives. Les militants de Beauvais proposent une participation au bulletin de discussion "Rupture" que vont éditer l'OCL et les "scissionnistes" de l'Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA). Les autres participants jugent cette participation prématurée, mais il est décidé de continuer la discussion par des réunions et des discussions par courrier.

Suite aux mouvements de grèves qui suivent la prise du pouvoir par une fraction "progressiste" de l'armée au Portugal, le PIC diffuse le 4 octobre une "Circulaire-Appel à l'ensemble des groupes, organisations, éléments du courant communiste". Il appel à la constitution d'un "Comité communiste" dont les modalités d'action et d'organisation restant à définir, dans la perspective d'une campagne révolutionnaire incluant tracts, affiches, réunions publiques, ... A la suite de cet appel, une réunion se tient le 19 octobre à Paris, réunissant un faible nombre de participants : des représentants du groupe "Révolution Internationale", des ex-ORA de Vitry, de Beauvais, et des individus d'origine espagnole et portugaise. Révolution Internationale rejette les propositions du PIC, alors que les militants de Vitry et Beauvais ne veulent pas s'engager pour différentes raisons. Au final, le PIC se retrouve seul avec quelques individus et se lance seul dans la "campagne révolutionnaire" qu'il préconisait sur le thème : "Chili Hier, Portugal actuellement, toute l'Europe demain, la carte de gauche du capital pour mystifier la classe ouvrière". Ceci correspond à la mise en place d'une pratique qui sera constante durant l'existence du groupe. Jeune Taupe n°7 (octobre 75) définit une campagne révolutionnaire comme, "à propos d'une situation concrète, la systématisation à grande échelle et pendant un certain temps de l'information faite généralement dans la classe ouvrière par tracts, ventes d'une revue ou d'un journal, ... ".

Les 26-27 juin 1976 se tient une réunion comprenant les membres de l'organisation et quelques éléments de Paris et de province proches de leurs positions politiques. Le PIC tire un bilan négatif des contacts internationaux recherchés depuis un an (à part quelques contacts intéressants au Portugal et en Italie). Il réaffirme d'autre part sa perspective d'aide au dégagement de noyaux ouvriers communistes. A la fin de cette même années, le PIC engage une "campagne" sur le thème Lutter contre le chômage ou contre le capital ?, qui commence par la publication d'un long texte théorique dans JT n°12 (nov. 76). En quatrième de couverture du même numéro sont reproduits des extraits de textes rédigés par un groupe de travailleurs de la Société Générale, originellement constitué sous le nom Autonomie Ouvrière comme "fraction" au sein de la section CFDT de la SG. Après sa sortie de la CFDT, ce groupe se forme comme "Groupe de travailleurs pour l'abolition de salariat". Pour le PIC, cette émergence confirme les capacités d'auto-organisation des travailleurs révolutionnaires et l'obligation de leur intervention régulière sur les lieu de travail (voir Autonomie ouvrière).

Dans les numéros suivants, Jeune Taupe publiera des textes :

- d'ouvriers de la General Motors de Strasbourg, tirant le bilan d'une grève dans cette usine en particuler sur le rôle des syndicats (JT 13) ;

- du Groupe Ouvrier Autonome Peugeot Sochaux (JT 14, 15, 28-30, 32, 33) ;

- du Groupe Autonome Ouvrier Inter-entreprises de Clermont-Ferrand, surtout une "Plate-forme minimum pour l'autonomie ouvrière" (JT 15, JT 18) ;

- du Groupe inter-Archives des PTT (Paris), groupe d'autre part proche de l'Organisation communiste libertaire (OCL) (JT 15) ;

- d'un groupe d'ouvriers de Thecla-delle (Territoire de Belfort) (JT 16)

- du Groupe de travailleurs communistes des banques (JT 16).

-

- d'un groupe de travailleurs d'Ericsson (matériel téléphonique) signant "Groupes Ouvriers Autonomes" (JT 27, 30).

D'autre part, le PIC sera amené à préciser en détail ses propres positions et perspectives comparé à cette question dans le texte "Mise au point sur l'autonomie ouvrière" publié dans JT 17 (oct/nov 77). Il se démarque dans ce textes d'autres groupes ultra-gauche tant "constructeurs de parti" qu'"autonomes". La distance prise par le PIC comparé aux "autonomes", se concrétisera aussi sur un autre terrain : celui du terrorisme. Tandis que les "autonomes'seront fréquemment complaisant (sinon plus) vis-a-vis de groupe comme "la bande à Baader" (R. A. F. ) le PIC condamnera leur action dans l'éditorialt de JT 18 : "Terreur d'État - Terrorisme de la R. A. F.  : un duel capitaliste". Ce texte conclue "Dans la situation présente, le fétichisme de la violence à propos du terrorisme de la R. A. F. ne sert qu'à dissimule ce qui est en fait un combat entre deux expressions du Capital, - combat inégal il est vrai mais dont il convient de dénoncer les protagonistes".

Au delà de l'ultra-gauche elle-même le PIC ne rejette pas par principe les contacts et confrontations avec des groupes de la mouvance anarchiste. En octobre 1979 il participe sur l'invitation du groupe parisien de l'Organisation Communiste Libertaire (OCL) à un meeting débat avec des militants chinois de la revue MINUS 5, suivie de réunions visant à une action de solidarité envers des militants emprisonnés en Chine à l'occasion de la venue en France de Hua Kuo Feng. Face au sabotage de ces réunions par la Fédération Anarchiste (FA) et l'UTCL, ainsi qu'à l'absence des groupes ultra-gauche invités, un tract est édité et diffusé en commun par l'OCL, le PIC, et des communistes libertaires chinois résidant en France : De Mao à Hua Kuo Feng : 30 ans d'exploitation capitaliste en France. Quelques mois plus tard, le PIC participera aussi à un tract commun où se retrouvent plusieurs groupes ultra-gauche, ainsi qu'un groupe de l'OCL et un groupe de la FA (Nanterre). Il en est de même au niveau international au le PIC débat (en 1980) avec le groupe/revue TORIGMA (groupe d'anarchistes résidant à Manchester avec des contacts sur Leeds).

En 1979, le PIC est contacté comme d'autres groupes ultra-gauche par Pierre Guillaume qui vient de ressusciter La Vieille Taupe sous forme d'une maison d'édition. Dans le n°27 de JT, il souligne l'intérêt de la re-publication par La VT du livre de Paul Rassinier "Le Mensonge d'Ulysse", tout en critiquant l'absence de critiques comparé aux faiblesses de l'ouvrage (la tendance à tirer des généralités à partir de l'étude d'erreurs de détails, ... ). Il revient sur ce sujet dans JT n°29, en approuvant la prise de position de la "Guerre Sociale" prenant "quelques distances tout autant comparé à la méthode de "critique historique" de Rassinier que vis-à-vis de celle de Faurisson" pour "mettre en évidence le fonctionnement idéologique du dispositif capitaliste".

En octobre 1980 le PIC participe à la rédaction ainsi qu'à la diffusion du tract thionnisteet par conséquent négationniste Notre royaume est une prison. Ce sujet ne deviendra pas pour tout autant central pour le PIC, comme en témoigne le fait que les thèmes d'intervention du groupe (comme en témoignent par exemple les tracts rédigés par ce dernier) ne fluctuent pas comparé à la période précédente. Cependant la ressemblance fortuite des sigles (entre Jeune et Vieille Taupe) permettra ensuite une série d'amalgames qui plus est ou moins bonne foi (orchestrés selon le PIC surtout par les groupes gauchistes léninistes qui avaient depuis longtemps le PIC dans le collimateur). En réalité, l'"affaire" qui occupera en particulier le PIC en 1980-81 sera celle de sa crise interne.

Au début des années 80, le PIC connait une crise interne qui conduira à sa disparition. Le groupe se réuni les 4 et 5 octobre 1980 pour en débattre (cf. JT n°35). Deux tendances apparaissent alors dans le groupe :

— une première tendance, composée de quatre militants, parle d'accélération généralisée de la crise du capital et du développement de la lutte de classe et estime que " vu la gravité des circonstances, le PIC avait été en deçà de ce qu'il aurait pu accomplir autant au niveau de l'analyse de la période que de son activité ". Pour remédier à ces carences, cette tendance propose un certain nombre de tâches pratiques en vue d'accentuer l'intervention du PIC (un texte précise ce que peuvent être ces tâches : parution bimensuelle de Jeune Taupe à 1 000 exemplaires et dans les trois mois parution mensuelle, ... ) ;

— une deuxième tendance, composé de fait du reste du groupe, pense que tous ces projets reflètent une fuite en avant qui n'aiderait en rien à résoudre une situation complexe et qui présente le danger de diluer les faibles forces du groupe dans un activisme forcené. Le moment était venu de reconsidérer l'activité du PIC selon ses possibilités réelles et non de se lancer à corps perdu dans les éternels " coups de bluff " que le groupe semblait avoir mis en place de façon périodique depuis sa création.

Lors de la réunion nationale du groupe, les 16 et 17 mai 1981, les divergences se confirment et la tendance «volontariste» met ses positions et propositions aux votes. Celles-ci s'avérant minoritaires, ses quatre membres quittent le groupe (pour former le groupe Volonté communiste, dont l'organe était Révolution sociale). Numériquement, ces départs sont compensés par de nouvelles adhésions (spécifiquement le groupe de Nanterre de la Fédération Anarchiste, qui comprenait alors deux personnes). Le PIC et la publication de Jeune Taupe se poursuivront, sans changement de périodicité jusqu'au n°88. A ce stade, il s'avère qu'entre les membres du PIC d'avant la scission et ceux qui venaient de la F. A., il n'y avait pas vraiment concordance de vue, ni désir de continuer ensemble. Considérant que le fait de se lancer dans cette dernière étape du PIC/Jeune Taupe découlait d'une décision commune, il était décidé unanimement que groupe et publication disparaissant de fait. Chacun de son côté faisait ce qu'il avait envie de faire… sans revendiquer l'héritage : les ex-FA au travers du bulletin Guerre de Classe, et les ex-majorité du PIC avec le groupe/publication L'Insécurité Sociale.

Relations internationales du PIC

Durant son existence le groupe tentera d'activer les relations et le débat entre groupes de différents pays, en se déplaçant pour rencontrer ces groupes, en publiant des textes de certains d'entre eux, ou en organisant -non sans difficultés- des rencontres en France. On peut cite :

Globalement, la tenue de rencontre internationales s'avérera complexe, en autre pour des raisons matérielles. Ainsi, à une rencontre organisée à Bordeaux les 17/18 mars 1979 seuls le PIC et le Colectivo per la Autonomia Obrera seront présents (les autres groupes se contentant de contributions rédigées). Une reprise de l'activité internationale semble néenmoins se manifester au début des années 80, avec la tenue de deux journées de discussion à Paris les 25-26 octobre 1980, où se retrouvent en plus de huit groupes français et d'éléments inorganisés des membres de Kronstadt Kids/Authority (GB) et Subversief (Pays-Bas). Ces journées décident de l'organisation d'une conférence internationale sur la base de l'autonomie prolétarienne à Londres.

Participation du PIC aux Editions Spartacus

Le soutien du PIC aux Éditions Spartacus ainsi qu'à son éditeur René Lefeuvre prendra plusieurs formes :

- Collectivement : Moyen-Orient un abcès de fixation (Cahiers A45) ; Les racines d'octobre (Cahiers A50). Ces cahiers parus parallèlement sous deux couvertures (Supplément à Jeune Taupe et Cahiers Spartacus). Au-delà du parti (Cahiers B 116, publié par d'anciens membres du groupe qui publiaient alors le journal "Révolution Sociale).

- Individuellement : Traité de Brest-Litovsk 1918, coup d'arrêt à la révolution (Cahiers B77) ; Rosa Luxembourg et sa doctrine (Cahiers B80, pour une partie des textes).

Exemples de contributions au numéro 1 (déc. 76)  : - La dictature du prolétariat : un prolongement des luttes révolutionnaires ; Les fractions révolutionnaires dans la 1er Internationale : historique et actualité du problème.

Plate-forme «Pour une Intervention Communiste»

PIC.JPG

Les positions qui suivent guideront notre action. Elles sont une des expressions du courant communiste au sein du mouvement de classe mais cela ne peut signifier que notre groupe est l'unique à «détenir la vérité» ou que c'est autour de lui que ce courant communiste s'organisera en période révolutionnaire. LA VERITE SERA PRATIQUE OU NE SERA PAS.

UNITE DU MODE DE PRODUCTION CAPITALISTE

La Russie, la Chine et autres pays à étiquette socialiste sont des capitalismes d'état soumis aux lois du marché mondial. L'ensemble des catégories principales du Capital y existent : production marchande, salariat, … Le capitalisme d'état, cependant, même s'il se répand à l'échelle mondiale suivant les contradictions de la période, ne peut qu'être une tendance car la concurrence des différentes fractions du Capital devant la saturation des marchés ne fait que s'exacerber et peut aboutir à une «reprivatisation» partielle ou tout du moins à une simple économie «mixte». Donc, dans ce pays dits «socialistes» ou «états ouvriers dégénérés» comme dans les autres, la tâche du prolétariat est la même : la destruction des rapports de production capitalistes.

LES LUTTES DE LIBERATION NATIONALE

Elles ne peuvent se développer, actuellement, que dans le cadre des conflits inter-impérialistes. La participation ou le soutien «critique» ou non du prolétariat à ces luttes, comme le veulent les défenseurs d'un étape «démocratique» pour les pays dits «sous-développés», l'amène à servir de chair à canon au profit d'un des camps en présence.

Face à la réalité d'un marché mondial, la lutte de classe ne peut qu'être mondiale comme le proclamait dés 1848 le «Manifeste» : «les prolétaires n'ont pas de patrie», «prolétaires de l'ensemble des pays, unissez-vous !» Ainsi, même dans les pays dits «sous-développés» ou du «tiers-monde», la lutte directe contre le Capital est l'unique voie envisageable pour l'émancipation du prolétariat.

LES SYNDICATS

Ce sont les organes de la contre-révolution en milieu ouvrier. Leur fonction même (régularisation du marché du travail comparé aux besoins du Capital) et leurs rôles idéologiques (défense du réformisme, de l'autogestion, …) et d'encadrement des travailleurs (jusqu'à la violence physique), en font des piliers de l'ordre capitaliste.

Conçus pour maintenir le prolétariat comme marchandise, catégorie du Capital, classe-en-soi, les syndicats ont participé au massacre du mouvement révolutionnaire. La lutte du prolétariat se fera sans eux et contre eux, elle réclame leur destruction.

LES ELECTIONS

Elles sont un terrain de mystifications qui perpétuent l'idéologie démocratique (débats, suffrage universel, représentants élus, …) dont le Capital se sert pour masquer sa domination de classe et qu'il organise à grand renfort de conditionnement pendant des mois à l'avance.

Le prolétariat n'a rien à faire sur ce terrain : ni à participer ni même à s'abstenir. Il n'a pas non plus à l'utiliser comme une «tribune de propagande» car cela ne fait que renforcer un mythe démocratique et contribue à dissimuler la réalité de la lutte de classe qui vise elle à détruire l'ensemble des rapports capitalistes.

LES FRONTISME

A travers tous ses succédanés depuis la III° Internationale : du «Gouvernement Ouvrier et Paysan» jusqu'aux divers «fronts populaires» ou «fronts de résistance anti-fasciste», il n'a été qu'une politique du Capital qui a servi à museler le prolétariat en le liant à certaines fractions capitalistes qualifiées en l'occurrence de «libérales» ou de «progressistes».

La lutte de classe a lieu en dehors de toute alliance et combat tout ceux qui veulent soutenir, de façon «critique» ou non, cette politique inter-classes. L'autonomie prolétarienne vise à réaliser la Dictature du prolétariat.

LA REVOLUTION COMMUNISTE

Elle ne vise pas les nationalisations, le contrôle ouvrier ou l'autogestion, qui ne sont que les solutions de sauvetage du dispositif, mais elle a pour objectif : LA DESTRUCTION DU CAPITAL, DE L'ECONOMIE MARCHANDE ET DU SALARIAT SUR LE PLAN MONDIAL.

Pour cela, le mouvement social en s'attaquant à la totalité des rapports capitalistes (à l'ensemble des niveaux : économique, idéologique, …) et pour passer à un mode de production supérieur, sera contraint de détruire de fond en comble l'état, expression politique de la domination du Capital, et ceci à l'échelle de la planète. En effet pour se nier comme dernière classe de l'histoire, le prolétariat ne peut que s'affirmer en premier lieu comme classe-pour-soi.

La destruction de l'état et l'extension de la révolution sont par conséquent des problèmes cruciaux : contre toute solution de compromis avec un quelconque bloc impérialiste, le prolétariat pour s'affirmer ne peut que continuer la guerre révolutionnaire.

L'INTERVENTION COMMUNISTE

Elle est en même temps un produit du mouvement social et un facteur actif dans le développement théorique-pratique de ce mouvement.

Les groupes ou éléments du courant communiste ne sont pas en conséquence scindés de la classe en constitution. Par conséquent ils ne peuvent viser à la représenter ou à s'y substituer.

Leur intervention a pour axe principal la participation aux luttes du mouvement prolétarien contre le Capital tout en dénonçant toujours les mystifications du Capital et l'ensemble des idéologies de ses défenseurs au sein de ce mouvement.

Elle ne peut se concevoir bien entendu qu'à l'échelle de la planète dans la perspective de la PRAXIS MONDIALE DU PROLETARIAT.

Février 1974

Modifications octobre 1975

Si l'histoire est celle de la lutte des classes dont les expériences ont permis la formulation des positions communistes, c'est aussi celle du dépassement des modes de production périmés qui déterminent cette lutte.

La première guerre mondiale marque historiquement l'entrée en décadence du capitalisme qui connait alors des contradictions insolubles au niveau économique, provenant du partage du monde impérialiste. Le capitalisme enferme l'humanité dans un cycle permanent - crise, guerre, reconstruction, crise, ... - qui en perpétuantla barbarie est la plus idéale expression de cette décadence, à l'ensemble des niveaux, comme dispositif social. L'unique alternative à cette situation est la révolution prolétarienne devenue non seulement indispensable mais envisageable.

Les positions...

LES LUTTES DE LIBERATION NATIONALE

... camps en présence. Même dans le cas de la constitution d'un capitalisme national, ce dernier ne peut avoir aucun rôle progressiste et ne peut survivre qu'au prix d'une surexploitation du prolétariat local (ex.  : la Chine). Nouveau concurrent sur le marché il ne peut qu'accélérer l'enfoncement dans la crise et la barbarie.

Face à la réalité...

LA GAUCHE DU CAPITAL

Fraction la plus radicale de la bourgeoisie, la "gauche" est le dernier rempart de celle-ci. Elle est ue des expressions politiques caractéristiques de la tedance au capitalisme d'état. Son rôle est la mystification du prolétariat par le nationalisme, le syndicalisme, la démocratie, l'électoralisme, le frontisme, etc. Les gauchistes ne sont que la caution extrémiste, le soutien critique, les rabatteurs de cette gauche. Ils doivent être traités comme tels par le prolétariat.

LA REVOLUTION COMMUNISTE

Suppression du dernier paragraphe (repris dans la partie suivante).

LA DICTATURE DU PROLETARIAT ET L'EXTENSION DE LA REVOLUTION

La dictature durant la période de transition ne peut pas cœxister avec un état scindé d'elle-même : l'état capitaliste aura été détruit et il ne pourra y avoir dans la société d'autre puissace que celle du prolétariat organisé comme classe révolutionnaire (conseils ouvriers, ... ).

Cette dictature doit toujours assumer des fonctions étatiques (l'organisation de la cœrcition contre la bourgeoisie et les classes liées à elle implique un "gouvernement des personnes"), mais elle ne peut pas se définir comme un "état prolétarien" car elle sera déjà l'expression du déperissement total de l'état (le prolétariat comme dernière classe de l'histoire n'a pas de domination à perpétuer et prépare une "administration des choses).

Dans les régions où il a pu instaurer sa dictature le prolétariat se trouvera immédiatement confronté aux tâches de renforcement et d'extension de la révolution. Dontre toute solution de compromis avec un quelconque bloc impérialiste, le prolétariat pour s'affirmer mondialement ne peut que continuer la guerre révolutionnaire.

L'INTERVENTION ET L'ORGANISATION DES COMMUNISTES

Elles sont un produit du mouvement et en même temps un facteur actif dans le développement théorique-pratique de ce mouvement.

En période de montée des luttes, qui mène à la phase révolutionnaire, les communistes doivent élaborer une stratégie d'intervention pour rendre celle-ci systématique et d'obtenir l'indispensable "audience" ouvrière sans laquelle rien n'est envisageable.

Deux axes sont essentiels : - La participation aux luttes du mouvement prolétarien contre le capital pour contribuer à la formation de noyaux ouvriers révolutionnaires qui seront des germes de constitution de l'organisation autonome de la classe (comités de grève anti-syndicaux, conseils ouvriers).

- la dénonciation des MYSTIFICATIONS DU CAPITAL et de l'ensemble des idéologies de ses défenseurs au sein du mouvement prolétarien par l'organisation de campagnes révolutionnaires.

Pour ces tâches, même si les groupes ou éléments du courant communiste ne sont pas scindés de la classe en constitution parce qu'ils en sont un produit et qu'en conséquence ils ne peuvent viser à la représenter ou à s'y substituer, ils doivent s'organiser de façon différente. Il est indispensable que les révolutionnaires - sans rien céder sur les positions de classe - œuvrent au développement militant de leur propre organisation, et au regroupement des fractions communistes : regroupement qui se fera dans la PRATIQUE et en allant le plus loin envisageable dans la clarification politique et non par des "auto-proclamations" ou des mesures purement techniques et statutaires. Le fonctionnement de l'organisation doit être à l'image du processus : expression permanente des tendances et centralisation des décisions. L'intervention et l'organisation ne peuvent bien entendu se concevoir qu'à l'échelle de la planète dans la perspective de la PRAXIS MONDIALE DU PROLETARIAT et en ce sens les liens internationaux entre fractions communistes sont à renforcer.

Edition de 1978

En 1978, la plate-forme est éditée sous forme de brochure. Des éditions existent aussi en Espagnol, en Portugais et en Suédois.

Dans la partie L'INTERVENTION ET L'ORGANISATION DES COMMUNISTE, le paragraphe :

"La participation aux luttes du mouvement prolétarien contre le capital pour contribuer à la formation de noyaux ouvriers révolutionnaires qui seront des germes de constitution de l'organisation autonome de la classe (comités de grève anti-syndicaux, conseils ouvriers). "

est remplacé par :

"La participation aux luttes du mouvement prolétarien contre le capital pour contribuer à la formation de groupes de travailleurs communistes qui seront par leur coordination des jalons de conscience dans la constitution de l'organisation autonome de la classe (Conseils ouvriers) sans la préfigurer. "

Le paragraphe :

"Pour ces tâches, même si les groupes ou éléments du courant communiste ne sont pas scindés de la classe en constitution... processus : expression permanente des tendances et centralisation des décisions. "

est remplacé par :

"Pour assumer l'intervention les communistes sont organisés de façon différente même s'ils sont un produit du mouvement de la classe en constitution. Ils ne peuvent viser à représenter celle-ci ou à s'y substituer car leur contribution active a pour objet l'homogénéisation de la conscience de classe. Ainsi leur rôle est complémentaire comparé aux groupes de travailleurs communistes. Sur rien céder sur les positions de classe, les communistes œuvrent au développement militant de leur propre organisation et au regroupement des fractions communistes. Ce regroupement se fera dans la pratique, en allant le plus loin envisageable dans la clarification politique grâce à l'enrichissement de l'intervention ainsi qu'à l'approfondissement théorique, et non par des "auto-proclamations" ou des mesures purement techniques ou statutaires.

Le fonctionnement de l'organisation des communistes est à l'image du processus révolutionnaire de la totalité de la classe : expression permanente des tendances et centralisation des décisions. "

La Plate-Forme se conclue par une "MISE AU POINT" :

L'organisation "Pour une Intervention Communiste rejette la séparation entre théorie et pratique.

Sa plate-forme n'est pas un programme :

- elle ne vise pas à développer chaque position dans le moindre détail mais à définir exactement quelles positions sont nécessaires pour une contribution active de l'organisation des révolutionnaires dans le mouvement d'ensemble de la classe ouvrière. L'engagement militant entraine la responsabilité organisationnelle sur la base de ces positions.

- elle est intimement liée à la pratique générale du prolétariat et peut par conséquent être enrichie périodiquement à la lumière de celle-ci. Point de départ d'une approfondissement théorique permanent en laision avec l'ensemble des acitivités de l'organisation, elle permet d'orienter la discussion avec les groupes ou les éléments qui surgissent de la lutte révolutionnaire à l'échelle mondiale.

Modification de mai 1980

Nouvelle formulation du deuxième paragraphe de "La dictature du prolétariat et l'extension de la révolution" :

Cette notion de dictature veut dire que le prolétariat doit utiliser la violence, tant que cela sera indispensable, pour finir d'imposer le communisme contre la menace des ligues contre-révolutionnaires qui se formraient pour rétablir l'exploitation, la travail salarié, la production marchande et l'État. L'organisation de la cœrcition vis-à-vis des agissements de l'ancienne classe capitaliste implique par conséquent toujours un "gouvernement des personnes". Mais la conception de la dictature du prolétariat n'a rien à voir avec celle d'un "État prolétarien" car elle est l'expression en actes, pour une immense majorité, de l'extinction totale de toutes fonctions étatiques. Comme dernière classe de l'histoire, le prolétariat n'a pas intérêt à perpétuer sa domination et prépare une "administration des choses" par la communauté humaine mondiale.

Liens

Une série de textes sur l'histoire du groupe PIC ont été publiés dans la revue Echanges et mouvement.

Sommaires de la revue Jeune Taupe

Actualité de mai 68, article paru en 1978 dans Jeune Taupe n° 20 et 21

Communisme de conseils, Luxembourgisme, Conseil ouvrier, Éditions Spartacus, Autonomie ouvrière, L'Insécurité sociale

Recherche sur Google Images :



"[modifier] Plate-forme « Pour"

L'image ci-contre est extraite du site fr.wikipedia.org

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (180 x 258 - 14 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Pour_une_intervention_communiste.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 17/12/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu